Eglise de la Panaghia Parigoritissa

L'église de la Panaghia Parigoritissa, dédiée à l’Annociation, domine le centre de la ville d'Arta, à l'intersection des routes Parigoritras et Tzoumerka.

C'est le monument le plus important du despotat d'Épire, qui impressionne le visiteur grâce à son architecture audacieuse.

L’inscription  sur le mur occidental de la nef, au-dessus de l'entrée, nous informe que l'édifice a été construit entre 1294 et 1296 par le despote d'Épire, Nicéphore Ier Komnenos Doukas (1271-1296), son épouse, Anna Kantakouzene, et leur fils Thomas.

Il s’agit à l’origine du catholicon d’un monastère dont les cellules monastiques et la salle à manger ont été restaurées.

Le sceau du patriarche Jérémie II, qui s'est rendu à Arta en 1578, nous apprend  que le monastère du XVIe siècle était féminin,  dépendait directement du Patriarcat œcuménique  et était en déclin. C’est pour cette raison qu'elle fut annexée en tant que dépendance de l'abbaye de Kato Panaghia.

Au cours de la période ottomane, l'église ne fut jamais transformée en mosquée, mais certaines parties de son architecture furent enlevées  pour décorer la mosquée attenante, et elle fut aussi utilisée par les Turcs en 1821 comme bastion.

L’église est construite sur les ruines d’une autre église plus ancienne du  XIIIe siècle, dont certaines parties ont été incorporées dans la structure actuelle. Il s'agit d'un énorme bâtiment de deux étages, de forme cubique, rappelant les palais de la Renaissance italienne. Les murs sont percés de plusieurs ouvertures bilobées et cintrées et l'ensemble est surmonté de cinq coupoles , celle du milieu étant la  plus grande. Entre les deux coupoles qui se trouvent à l’ouest,  il en existe une , plus petite, ouverte, qui donne l'impression d’un palais.

La configuration interne est unique car sont associés de manière élégante deux types architecturaux : en bas, les huit pilastres donnent à l’église une forme octogonale. Dans la partie supérieure, un système de deux colonnades superposées donne l’impression d’une église avec coupole en forme de croix inscrite. L'église possède deux gynécées à l’étage et, dans sa partie nord et sud, se termine  respectivement par les chapelles de l’Archange  Saint Michel et de Saint Jean Baptiste.

La riche décoration sculpturale est  unique, telles les sculptures qui se trouvent sous la coupole (sous les arcs ) et qui sont influencées par l'art occidental.

La grande mosaïque du Pantocrator ornant la coupole centrale  est l’oeuvre d’un atelier de Constantinople  et impressionne grâce à sa technique et à ses  grandes dimensions.

Les anciennes fresques de l’église datant du XVIe siècle sont l’œuvre du moine Anania.

Dans le chœur on retrouve trois icônes du XVIIIe siècle. La plus importante est l'image miraculeuse de la Vierge Parigoritissa (consolatrice).

Tradition

Une légende populaire raconte l'origine du nom de l'église, Panaghia Parigoritissa (consolatrice) : le maître d'œuvre qui l'a construite était un célèbre artisan. Quand il  dut s’absenter au cours de sa construction , il laissa son assistant le remplacer. Celui-ci, y mettant  tout son art, modifia radicalement les plans de façon à obtenir un  résultat architectural unique qui n'avait rien à voir avec la conception originale. Lorsque le maître d'œuvre fut de retour et découvrit l’église, il fut aveuglé par la jalousie et traîtreusement il fit monter son assistant sur le toit, soi-disant pour lui  montrer quelque chose, et le poussa  dans le vide. Le voyant tomber, le maître bâtisseur essaya de le rattraper, mais il fut lui aussi entraîné dans la chute. Alors,  la Vierge Marie apparut à la mère du malheureux et ambitieux assistant pour la consoler de  la mort injuste de son fils. C’est de là que l’église reçut son nom. Aujourd'hui, les deux pierres rougeâtres sur le dos de l'église sont censés être les corps fossilisés des deux maçons.